A la capitale, les femmes s'habillent de manière traditionnelle, rendant Dushanbe très certainement la capitale la plus colorée d'Asie Centrale.
Un exemplaire du Coran vieux de plusieurs siècles. Mirzocho déballe sa merveilleuse collection d’objets insolites venus du passé, faisant revivre une culture tadjike parfois enfouie sous le lourd héritage soviétique. Dans son musée-salon, il évoque la vie de ses aïeux à travers des bijoux, pièces de monnaie, sabots, théières, tentures, livres...
L'été, les pastèques abondent. Venues des plaines les plus chaudes, elles traversent le pays sur des routes cahoteuses puis sont vendues à même le camion dans chaque localité.
Le fils du gardien de la mosquée de Tchorkouh se recueille dans ce qui pourrait être le dernier mausolée en bois sculpté d’Asie Centrale.
Après des heures d'attente, une voiture datant de l'époque soviétique passe enfin sur la seule piste de la vallée.
La famille de mon ami Halim, sous les abricotiers en fleur, début avril. Vallée de Asht, au nord du pays.
Le bouzkachi - ou « jeu de l’attrape-chèvre » - est sans doute le sport équestre le plus brutal au monde. Pour ces cavaliers coiffés de casques de tankistes de l’armée soviétique, il s’agit de soulever la carcasse d’une chèvre décapitée et d’aller la déposer à l’autre bout du terrain de jeu. Ce jeu à mi-chemin entre le rugby et le polo est pratiqué presque partout en Asie Centrale.
Abricots, pruneaux, figues, dates, raisins ; les fruits sec côtoient une variété d'amandes salées, sucrées ou grillées...
Dans la petite ville d’Istaravchan, la tradition coutelière se transmet de génération en génération depuis des siècles. J'ai rencontré dans cet atelier une famille de couteliers en 2011 puis en 2014.
Ci-contre : arrivé à la capitale depuis un village reculé, un ancien chante dans une langue oubliée. Un écolier passant par là se retourne et se met à danser.
Le marché aux épices à la capitale : Dushanbe. Dushanbe signifie “lundi" car autrefois c'était un lieu de
Jonboz est une figure de la musique pamirie. Il a joué avec l'ensemble internationalement connu "Badakhshan“. Aujourd'hui trop âgé pour voyager, il est retourné dans la vallée de Bartang. J'ai eu la chance de le rencontrer et de l'enregistrer lors d'une de ses rares apparitions à la capitale, au musée des instruments de musiques.
Au début de la fonte des neiges, le niveau d’eau de la retenue du barrage hydroélectrique de Nurek est au plus bas. Presque intégralement montagneux et comptant un très grand nombre de glaciers, le Tadjikistan est le château d’eau de l’Asie Centrale.
À l’instar d’un million de Tadjiks, ces deux frères ont été travailleurs immigrés en Russie pour faire vivre leur famille restée au pays. N’appréciant guère l’enfer des métropoles russes, ils préfèrent à présent vivre auprès des leurs et se contentent de la pêche quotidienne.
Au-delà de 60 ans, un homme est considéré comme un vieillard. Leurs petits-enfants vont tous à l'école, en uniforme.
La maison pamirie est centrée autour d’une grande « pièce de vie » soutenue par cinq piliers de bois, interprétés aujourd’hui comme les 5 piliers de l’Islam. Autrefois, ils représentaient les dieux d’une religion très ancienne, le zoroastrisme. Les quatre niveaux de l’ouverture du toit représentent - de haut en bas - le feu, l’air, l’eau et la terre. (Musée de Yamg, corridor de Wakhan).
À 4 200 mètres d’altitude, deux jeunes bergers tuent le temps avec un ballon, seul objet de loisir amené au pâturage d’été. La cagoule protège de la poussière et du rayonnement du soleil. Après quelques minutes de jeu, ils s’écroulent au sol, épuisés et essoufflés par le manque d’oxygène. Je leur apprends qu’en ce 13 juillet 2014, aux antipodes du Pamir, se joue la finale de la Coupe du Monde de Football. Amusés, ils se relèvent et reprennent leur jeu !
Les pâturages d’été, au-dessus du village de Chidz. Rachid coupe l’herbe qui nourrira ses vaches et ses moutons tout au long de l’hiver.
Vue d'hélicoptère sur la rivière Pianj fin juillet, lorsque la fonte des neiges atteint son paroxysme.
Sur le Toit du Monde, la viande est seule source de revenus et toutes les familles possèdent du bétail.
Le braconnage menace toujours le mouflon de Marco Polo (Ovis ammon polli), qui peut peser jusqu’à 120 kilogrammes.
L’ancienne république soviétique est indépendante depuis 1991. Presque toutes ses infrastructures ont été construites à l’époque où l’URSS “apportait la civilisation” dans ses contrées les plus lointaines. Ici un routier lave son Zil - un camion de conception soviétique - devant un tunnel arborant en Russe : Bonne route !
À plus de 4 000 mètres d’altitude, sur la longue et incertaine route du Pamir, un minibus s’arrête au milieu de nulle part pour une pause. Le son est à fond et les pamiris se mettent naturellement à danser. Voilà toute la bonne humeur et l’entrain des Pamiris, un peuple au moral à toute épreuve. Les Pamiris habitent une des régions montagneuses les plus reculées du monde : le Badakhshan, situé à cheval sur le Tadjikistan et l’Afghanistan. Ils parlent d’anciennes langues d’origines indo-européenne et pratiquent un islam modéré, l’Ismaélisme.
Un lac salé de la plaine d’Alichur, à 3 820 mètres au-dessus du niveau de la mer. À la croisée de l’Himalaya et de l’Hindu Kush, le Pamir est également appelé « Le Toit du Monde». De par son altitude très élevée, des précipitations faibles et des écarts de températures importants, c’est une des régions les plus isolées et extrêmes de la planète. L’hiver est interminable et les températures oscillent autour des - 40°C.
Le corridor du Wakhan est une zone des plus isolées du monde. Cet étroit territoire se trouve en Afghanistan et sépare l'Asie Centrale du sous-continent indien.
La rivière Pianj marque la frontière entre Tadjikistan et l'Afghanistan sur plusieurs centaines de kilomètres.
Au-dessus du village de Langar, un ancien pointe vers un lieu de bifurcation des caravaniers de la Route de la Soie. Tout droit, ils se rendaient dans les montagnes du nord du Pakistan. À gauche, ils pouvaient poursuivre leur chemin vers Kashgar, qui, depuis 2 000 ans est une cité marchande majeure.
La source de Bibi Fatima, réputée notamment pour améliorer la fertilité féminine. L’eau est omniprésente dans la vie des Tadjiks et les Pamiris. Dans les villages, les jardins et les cuisines sont irrigués par un astucieux réseau de petits canaux. Des terrasses couvertes sont installées en surplomb des rivières de montagnes, rafraîchissant des étés trop chauds. Les sources thermales sont très prisées. Entre science et croyance, leur pouvoir de guérison attire jusqu’aux moscovites.
Le Pianj marque la frontière afghane sur des centaines de kilomètres. Elle devient ensuite l’Amou-Daria, un puissant fleuve irriguant les champs de coton avant de mourir dans la Mer d’Aral. (vues d’hélicoptère)
Quelque part dans la vallée de Bartang, plusieurs générations de musiciens pamiris se retrouvent pour un concert improvisé.
Des musiciennes de la vallée de Roshtkhala se préparent en vue de leur concert au Festival du Toit du Monde, à Khorog.
À Khorog, capitale du Pamir, le Festival du Toit du Monde rassemble chaque été des musiciens de la région et de toute l’Asie Centrale.
À Murghab, un mariage pamiri est en vue. Les femmes de tout un quartier se sont mobilisées pour aider aux préparatifs : plateaux de fruits frais et secs, innombrables théières de thé vert…
Accompagnée des femmes de sa famille proche, la mariée quitte symboliquement le domicile de ses parents. Après une traversée de la ville tous klaxons hurlants, elle est accueillie à la fête au son des dafs.
Les centaines de convives vont déguster le traditionnel plov (riz pilaf). Ce plat d’Asie Centrale est composé de riz, carottes et viande de mouton.
Vallée de Pchart. Cinq familles kirghizes passent ici les trois mois de l’été au plus près des pâturages avec leurs troupeaux de yacks et de moutons.
Le fromage kurut est préparé à petit feu. Il sèchera ensuite longuement et conservé sous forme de petites boules. En hiver il sera alors imbibé à nouveau et consommé.
Une cavalière kirghize lors d'un festival d'équitation. Elle représente une tradition kirghize de rapt de femme célibataire - aujourd'hui interdite mais qui parfois sévit encore.
Surplombant la vallée du "passage du loup" à près de 4500 m d'altitude, j'aperçois en bas à droite le camp de yourtes.
Tous les soirs les animaux rentrent au camp. Dans leurs enclos ils seront protégés contre les loups.
En plein mois d'août, la température peut chuter à zéro. La famille kirghize est réunie dans sa yourte, au chaud.
Comme le veut la tradition, le futur époux, accompagné de ses amis et cousins, vient chercher sa future femme chez elle. Les femmes leur interdisent l’accès, et après une âpre négociation, les hommes finissent par entrer.